Au cœur de Lyon, le Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation (CHRD) se dresse comme un hommage poignant à ceux qui ont lutté contre l’oppression nazie. Situé dans l’ancienne École de Santé Militaire, où Klaus Barbie, le ‘boucher de Lyon’, a exercé ses actes de torture, ce lieu est chargé d’histoire. Les visiteurs y découvrent une collection riche et diversifiée : photographies, documents d’époque, objets personnels et témoignages audiovisuels qui retracent la période sombre de l’Occupation, la bravoure de la Résistance et la tragédie de la Déportation. C’est une expérience immersive qui éveille la conscience et le souvenir.
L’empreinte de la Résistance à Lyon : immersion dans l’histoire
À Lyon, ville du confluent, la Seconde Guerre mondiale n’est pas une page tournée, mais une histoire encore vibrante dans ses rues et ses bâtiments. Le Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation s’y impose non comme un simple musée, mais comme un point de contact direct avec le passé. Installé dans l’ancienne École de Santé Militaire, ce site, jadis pris par la Gestapo et dirigé par Klaus Barbie, n’est pas qu’un décor : il incarne la force de résistance d’une cité tout entière.
Certains lieux, comme la Prison de Montluc ou le quartier de la Croix-Rousse, portent encore les stigmates de ces heures sombres. À Montluc, des résistants ont attendu leur déportation, tandis que la Croix-Rousse, fidèle à son esprit d’insoumission depuis l’époque des Canuts, a vu naître de nombreux actes de bravoure. Se promener à Lyon, c’est croiser ces traces du passé à chaque coin de rue. Le CHRD concentre cette mémoire et lui donne une voix.
Mais le CHRD ne s’arrête pas à la simple commémoration : il pousse à réfléchir. À travers ses expositions, il interroge sur la capacité de l’être humain à basculer, à choisir la résistance ou la compromission. Objets, lettres, récits de vie… le visiteur se retrouve face à la complexité des choix imposés par la guerre, et mesure le prix réel de la liberté.
Le destin de Lyon s’entrelace aussi avec celui de la Prison de Drancy, ce lieu de transit vers les camps d’extermination. Visiter le CHRD, c’est se rappeler que la ville fut un carrefour où l’espoir côtoyait la tragédie. Ici, la mémoire des départs forcés, des vies brisées, s’inscrit dans chaque salle. Lyon n’est pas seulement la « capitale de la Résistance » ; elle porte en elle le poids et la dignité de tous ceux qui ont affronté la barbarie. En parcourant le CHRD, on mesure à quel point ce passé éclaire nos défis actuels.
Parcours de mémoire : les incontournables du Centre d’Histoire
Le Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation propose un parcours dense, ponctué de figures et de moments qui ont façonné la Résistance. Parmi les salles marquantes, celle consacrée à Jean Moulin, préfet et rassembleur des mouvements résistants, retient l’attention. On y découvre, à travers des archives, des photos et des objets personnels, le cheminement d’un homme qui a choisi l’unité et l’engagement, au péril de sa vie.
À ses côtés, une autre figure prend toute sa place : Lucie Aubrac, résistante emblématique, dont l’ingéniosité et le courage ont permis la libération de son mari, Raymond Aubrac, et d’autres compagnons, au nez et à la barbe de la Gestapo. L’espace dédié à Lucie Aubrac met en avant sa détermination, révélant combien le combat contre l’oppression ne fut pas l’apanage des seuls hommes.
Le parcours du CHRD s’intéresse aussi à la justice et à la mémoire. Le documentaire réalisé par Paul Lefèvre sur le procès de Klaus Barbie, diffusé par extraits, offre un éclairage sans concession sur les crimes commis à Lyon et sur la volonté inébranlable de rendre justice. Les images, les témoignages, frappent par leur force et replacent la Résistance dans son contexte judiciaire.
Échos du passé : les voix de la Résistance lyonnaise
Lyon n’a jamais oublié la répression féroce de la Gestapo et de Klaus Barbie. Passer les portes du CHRD, c’est s’immerger dans les récits de ces vies suspendues entre l’ombre et l’espoir. Les couloirs résonnent encore des histoires du Maquis Surcouf, actif jusque dans la Haute-Normandie, ou de ces groupes clandestins lyonnais qui, dans l’anonymat, ont multiplié les actes de sabotage et de solidarité.
Les témoignages rassemblés, du simple carnet aux archives audiovisuelles, transmettent une énergie singulière. Chaque objet, chaque document, rappelle la volonté de ceux qui ont refusé la fatalité. Le visiteur, au fil de sa visite, chemine sur les pas de ces femmes et hommes de l’ombre, dont la discrétion n’a d’égale que la détermination. Le CHRD rassemble ainsi les fragments d’une histoire collective, donnant à voir et à entendre l’indicible.
Impossible de ressortir indemne de cette expérience. En traversant les expositions, on réalise à quel point la liberté, la justice et la dignité ne sont jamais acquises. La visite du centre, c’est un hommage vibrant à toutes celles et ceux qui ont choisi de résister, et une invitation à rester vigilant face aux replis de l’histoire.
Organiser sa visite : horaires, tarifs et accès
Si vous prévoyez de découvrir le CHRD, voici les informations pratiques à connaître pour préparer au mieux votre venue :
- Horaires d’ouverture : Le Centre ouvre ses portes du mercredi au dimanche, de 10h à 18h. Ces horaires permettent d’explorer les expositions à son rythme, sans se presser. Les groupes peuvent également réserver des créneaux spécifiques en matinée, afin de bénéficier d’une visite approfondie.
- Tarifs : L’accès au musée a été pensé pour rester accessible. Un tarif général s’applique, avec des réductions pour les étudiants, les seniors et les groupes. L’entrée est gratuite pour les mineurs, les demandeurs d’emploi et à certaines dates signalées. Toutes les modalités précises sont disponibles sur le site officiel du CHRD.
- Accès : Le Centre se trouve dans un quartier central de Lyon, à proximité de plusieurs lignes de bus et de tramway. Ceux qui préfèrent la marche pourront rejoindre le musée à pied, profitant d’un parcours au cœur du patrimoine lyonnais. Un parking se trouve également à proximité pour les visiteurs motorisés. Pour toutes les informations détaillées sur l’itinéraire, le site du musée reste la référence.
Dans cette ancienne École de Santé Militaire, chaque visite rappelle que la mémoire est un fil ténu, mais précieux. À Lyon, elle se donne à voir et à sentir, pour que la flamme ne vacille jamais. Face à la résilience des héros d’hier, la question demeure : que ferions-nous, aujourd’hui, confrontés à l’injustice ?


